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  • Tatie Danièle

DALS, ton univers impitoyable #3


Ce dimanche, la France se lève la honte au coeur.

Après s'être affiché le week-end dernier avec les votes FN au premier tour des régionales 2015, qui ont incité de nombreux pays à mendier auprès du Père Noël

#UnCerveauPourTousLesFrançais, on remet ça avec l'élimination surréaliste de Véronic DiCaire, hier soir dans Danse avec les stars.

Clap clap clap. Je dis bravo aux petits malins qui usent et abusent de leur droit de vote et aux abstentionnistes : faudra pas se plaindre quand nos ex-amis du Canada nous traiterons de maudits niaiseux de Français !

Une élimination venue de nulle part (ou presque)

On avait bien relevé que ça sentait un peu le roussi pour Véronic après le 7 que le public lui avait décerné pour sa samba enfiévrée avec Julien, lors de la semaine du grand switch. Mais on n'avait pas poussé le scénario de l'horreur jusqu'à imaginé son éviction face à EnjoyPhoenix.

Et pourtant, on aurait dû le voir venir : en dépit des nombreux éloges que la Canadienne a accumulé, prime après prime, elle n'était pas vraiment la favorite des juges qui se sont montrés particulièrement radins dans leurs notations. Peu de 10, quelques 9 accordés à contre-coeur. Bon, on extrapole peut-être. On dira, à la décharge de nos quatre jurés, qu'on a tendance à être tatillon avec les bons. Quoiqu'il en soit, de meilleures notes samedi soir auraient peut-être permis à Véronic DiCaire de continuer l'aventure. Véronic, l'une des meilleures techniciennes après Priscilla, qui a fait le show tout au long de son parcours, qui prenait un réel plaisir à danser, et qui communiquait cette émotion au public. Cette même Véronic, évincée aux portes de la demi-finale ? Alors qu'EnjoyPhoenix a été qualifiée ? C'est quand même le bout d'la merde (à prononcer "marde" : expression québécoise signifiant c'est le "pompon", "on aura tout vu", "mais de qui se moque-t-on?").

Dals glorifie la loi du plus fort ? Comme dans Dallas ?

Le télespectateur est en droit de se poser la question car même s'il n'a participé à aucune compétition de danse sportive, il a vu Flashdance et Dirty dancing et a donc une idée assez précise de ce à quoi est censée ressembler une chorégraphie réussie. Et comme tout est politique, on pourrait légitimement être séduit par la thèse conspirationniste.

Manifestement, ici, le plus fort ne signifie pas le "meilleur" mais le plus puissant. Certains "élèves" sont éhontement encouragés, alors que d'autres sont saqués. Oui, comme à l'école exactement, mais en pire, puisque ceux-là sont adultes et que tout se joue au nez et à la barbe de millions de témoins !

Prenons le cas de la vlogueuse youtubeuse, chaispasquoiffeuse, Marie alias EnjoyPhoenix. Certes, sa candeur la rend touchante (enfin, il paraît), et puis, elle est fragile depuis qu'elle a traversé l'enfer du harcèlement scolaire cependant la vérité nue, c'est qu'en danse, la demoiselle rame. Sans pagaie. Et à contre-courant. Pourtant, le jury a toujours pris des pincettes avec elle, gonflant ses notes artistiques et enrobant les critiques techniques pour... ne pas heurter la jeune fille ? Ou éviter d'irriter sa horde de fidèles ?

A l'inverse, d'autres candidats voient le jury chipoter sur l'interprétation, le bounce, l'orteil mal pointé. Priscilla et Véronic DiCaire en savent quelque chose (prends garde à toi Priscilla, tu es sûrement la prochaine victime des fans d'Enjoy).

Rappelons que les votes du public comptent autant que les notes des juges, ce qui rend les "fans de" omnipotents et notre monde plus dangereux.

Le public, ce traître

On ne peut pas lui faire confiance. Donner un peu de pouvoir au public, c'est s'exposer à d'effroyables déconvenues... comme un coup d'Etat, par exemple. Le public est déraisonnable, changeant, fourbe. Les votes, qu'ils servent à élire des conseillers régionaux ou à permettre à une Youtubeuse beauté de remporter un concours de danse, sont là pour le prouver.

Il y a quelques jours, EnjoyPhoenix annonçait avoir dépassé le cap des 2 millions d'abonnés sur Instagram. Elle est également suivie par deux millions de fans sur Youtube et un million sur son vlog. On imagine aisément à quoi ses "abonnés" ont passé leur temps samedi soir : téléphoner et envoyer des sms jusqu'à en attraper des cals aux doigts (200 votes autorisés pour un candidat par tour de vote), mais certainement pas à regarder leur gourou à tête cendrée. Sinon, ils en auraient pleuré de rire ou de frustration, comme tout le monde. Mais c'est qu'ils vont nous l'amener tout droit en finale, ces idolâtres ! Peut-être même remportera-t-elle la compétition. Mazette !

"La chance vaut mieux que le travail" répétait à l'envi ma grand-mère. La version 2.0 de cette maxime donnerait : le like vaut mieux que le talent. Il est curieux de la part d'une émission artistique de valider la popularité comme unité d'évaluation des candidats mais apparemment, de nos jours, l'important c'est de gagner, pas de participer.

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