top of page
Rechercher
  • Tatie Danièle

Typologie des coachs sportifs


Le prof de sport et le chocolat, même combat. D'ailleurs, l'un ne devrait pas aller sans l'autre : plus on fréquente le premier, plus il est facile de céder sans culpabilité au second... (... c'est ça, ouais, fais semblant de t'emmêler les pinceaux grammaticaux, on t'a grillée, coquine : ce que tu envisages est interdit par le règlement intérieur. Article 2 : "Nous nous réservons le droit d'exclure toute personne se livrant à des dégradations intentionnelles du matériel du club")

Comme pour le chocolat, il y en a pour tous les goûts.

Le sadique

Il te regarde du haut de son mètre 90 avec un sourire colgate, alors que tu gis sur ton tapis de torture, suintante et gémissante, telle une larve sur sa vieille feuille de laitue moisie. Il voit bien que ton corps suit difficilement ses directives (et qui pourrait te le reprocher ? tu n'es pas contorsionniste, bon sang de bois !). Mais au lieu de saluer tes efforts pour transformer ta rigidité de quasi grabataire en une souplesse shakirienne, le sadique t'agrippe le membre récalcitrant (le sourire colgate toujours en place, hein) et tire, lève, torsade (tu as bien lu : torsade. Bénis donc les cours de stretching qui t'ont ouvert de nouveaux horizons).

L'adjudant-chef

Lui ne torture pas physiquement, il se contente de t'insulter ou plutôt de t'afficher en espérant te motiver : " Allez, on dévictimise son expression ! (?), Alleeeeez, on se bouuuuuuge, c'est mouuuuuuu tout ça ! Ah-ah, ça fait mal, hein ? On avait oublié qu'on avait des muscles fessiers ?!"

Tu n'as pas 36 000 options.

1) Tu l'ignores parce que t'es une princesse, une vraie. Les chicanes de ce bouffon t'amuseraient presque car tu sais que tu vas poucave à ton roi de père, que la guillotine va passer par là et que, "ah-ah", on verra bien s'il fait encore le malin avec la tête en moins.

2) T'es une princesse mais tu pleures parce que, effectivement, c'est mou tout ça, et que maintenant que vient la fin de l'été et qu'arrive la saison de la raclette, tu sais bien que la tonicité musculaire te sera à jamais refusée.

3) T'es qu'un vulgaire troufion et tu t'exécutes docilement.

Le timide

Il te donne du vous, ça t'étonne. Ca détonne surtout, au milieu d'une salle saturée en phéromones, où tout le monde se palpe gaiement pour apprécier la "remise en forme" de son voisin (oui, la douleur physique, ça rapproche. Les petites tenues aussi).

Alors au coeur de cette bestialité, tu comprendras que ce langage de Lord anglais du 18 ème siècle agisse sur toi comme un puissant aphrodisiaque.

A chaque fois que le Timide s'approche de toi pour corriger une position ou un mouvement, tu tachycardises. Il y met tant de concentration que tu penses : "wouah, les résultats ne sont pas loin". En fait, si, parce que tu ne peux pas phantasmer et transpirer en même temps mais qu'à cela ne tienne, tu te dis qu'à défaut de faire fondre la graisse, tu vas briser la glace, forcer sa carapace. A toi, il dira "tu".

Le commercial

C'est un beau gosse. La moitié de ses élèves en sont croques et viennent à ses cours habillées comme pour un casting de Secret story : string qui dépasse, petit haut moulant, nombril apparent, le brushing neuf et l'oeil charbonneux.

Bien évidemment, le Commercial est conscient du cirque autour de sa petite personne et il l'alimente consciencieusement. Vu qu'il est en constante représentation, il arrive que pendant le show, il doive procéder à un petit raccord beauté et se passer un peigne dans les cheveux (ne me dis pas non, je l'ai vu de mes yeux vu). Il va également s'éponger le visage avec l' extrémité de son t-shirt. Oui, on sait, le club fournit à ses profs des serviettes à volonté, mais le t-shirt, c'est tellement glam. Ce choix lui permet de t'offrir une vue imprenable sur son torse musculeux (miam miam miam). Le Commercial est là pour te vendre du rêve, alors fais pas ta bégueule et régale-toi, c'est cadeau.

Le mou du genou

C'est un peu une énigme. Contre-publicité vivante des bienfaits d'une activité physique régulière, le mou du genou se traine entre les machines de l'espace muscu, avec le regard vide du cow-boy enlevé par un alien.

En cours collectif, c'est pire : il a l'animation désenchantée. Si tu exécutes mal un mouvement, il fait non de la tête sans qu'un son ne sorte de son bec. Peut-être expérimente -t-il une nouvelle forme d'apprentissage : l'assimilation par esprit de déduction ? L'adhérent a un cerveau ( ...) qu'il s'en serve donc pour retrouver la position correcte.

Une autre tentative de ta part et il ne secoue plus la tête (au-dessus de ses forces) il préfère t'adresser un clignement de l'oeil sybillin : "Parfait ? Essaie encore ? Vire tes fesses de mon cours, nullasse ?" A toi de deviner.

C'est sur ce mystère que s'achève notre typologie incomplète des profs de sports, auxquels on voue un véritable culte. On admire leur patience, parce que Dieu Seul Sait qu'il y a des adhérents qui fichent les jetons, on aura l'occasion d'en reparler un jour.

Et toi, il ressemble à quoi, ton prof de sport ?

6 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page